• Pour un coup de France

    Parce que l'horreur gagne les cœurs mais que doit en sortir la peur, parce que les larmes tombent et parce que le sang coule, parce que le peuple se sent cerné, criblé des mêmes balles, déshonoré, parce que la peine accompagne ces jours sombres et les pertes nos pas, partout, pour des causes inexistantes, à cause d'une folie qui n'a pas de nom ; parce que chacun a à se regarder dans un miroir, parce que les hommes, les femmes, les enfants, tous ne demandent qu'une chose : vivre en paix ; parce que c'est encore un coup porté à la culture auquel nous assistons, à nos valeurs, à nos mœurs et au fer de lance de notre société, aux arts où se trouve son salut ; parce que nous avons pleuré hier, pleurons aujourd'hui et pleurerons encore demain la mort de nos confrères et consœurs ; parce qu'il n'existe aucun mot que j'aie lu qui suffise à qualifier la haine émanant de ces gestes immondes, de ces pensées innommables, de ces vérités affreuses, de ces mains souillées et nombreuses ; parce que le monde pleure avec nous, parce que le vent n'emportera pas ces cris, parce que nous n'oublierons pas ; parce que ce n'est pas une guerre, ce n'est pas l'islam, ce n'est pas un État, mais bien un deuil parmi les deuils et une peine parmi les peines, une horreur parmi les horreurs, mais aussi parce que la lumière, si elle est voisine de l'ombre, est en chacun de nous ; pour toutes ces raisons, j'adresse mes vœux les meilleurs à chaque Français et à chaque Française, à ceux qui ont un espoir de paix, de prospérité, de sécurité, là peut-être quelque penchant utopiste, mais que veut-on une lumière sans espoir, que veut-on une nation sans paix, que veut-on une société sans arts, que veut-on une communauté sans réflexion, sans éducation, sans libertés ! Je les adresse avec toute la chaleur qu'il m'est permis de produire en ce jour glacial, et j'appelle, s'il me reste un peu de voix, s'il me reste un peu d'espoir, chacun à s'unir, à résister et à rendre l'hommage que ces victimes méritent, à rendre son honneur à la République ; que dis-je, je tends une main, et c'est au premier qui voudra bien s'en saisir et me guider. Et que ce soit votre chaleur qui me dirige, et non la peur, parce qu'elle est une horreur plasmatrice, une horreur qui ne dit pas son nom. Et que sans oublier l'on fasse barrage au fanatisme, à la démagogie et à la violence, qu'avec force, si l'on ne peut marcher dans les rues, l'on marche, à chaque instant qui a cette chance d'être vécu, dans nos esprits, tous ensemble.

    Moult tristesse, moult sidération, moult rage, peut-être même, mais pas de peur. Seulement la foi non pas en quelque religion que ce soit, mais en la démocratie et en l'union. Que tel soit le salut dont nous manquons tant en ces heures assiégées par des lâchetés abjectes.

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