• Il y en a des tonnes. Tous les jours. Toutes les minutes. Toutes les secondes. Partout ! Elles me dérangent. Je les tolère, mais elles me gênent, et je ne peux m'empêcher de les triturer. Les fautes des autres, ce sont autant de canines sur le point de tomber que je fais bouger avec ma langue. Ça me fait mal, très mal, mais je le fais quand même.

    Je pense que la faute en soi, l'acte de faire une faute, n'est pas un problème. On en fait tous, personne n'est parfait, et tout ça, et tout ça. C'est visuellement que ça se complique. Ça brûle ! C'est horrible. Quand on est maniaque, on endure de cuisantes déflagrations chaque jour.

    Qu'une faute fasse acte, ainsi soit-il. Que la langue en devienne charcutée, je m'y oppose fermement : on ne lacère pas une figure angélique sous prétexte qu'elle affiche quelques traits sibyllins. Non ?

    Y a-t-il des maniaques dans l'assemblée ? Suis-je décérébré, dites ?

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  • La Pile À Lire

    Dernier ajout : Kundera, La valse aux adieux

     

    Les livres dont je suis certain de faire la chronique

    Adolfo Bioy Casares, L'invention de Morel

    Agatha Christie, Dix petits nègres

    (Le) Clézio, Mondo et autres histoires

    Paul Coelho, Veronika décide de mourir

    Colette, Dialogues de bêtes

    Colette, La naissance du jour

    Chloé Delaume, Les mouflettes d'Atropos

    Emily Dickinson, Lieu-dit l'éternité (traduit par Patrick Reumaux)

    Diderot, Le neveu de Rameau

    Umberto Eco, Confessions d'un jeune romancier

    James Ellroy, Le Dahlia Noir

    Jean Giono, Un roi sans divertissement

    Stephen Hawking, Une brève histoire du temps

    Michel Houellebecq, La carte et le territoire

    Yasunari Kawabata, Pays de Neige

    Stephen King, Cujo

    Stephen King, Écriture : Mémoires d'un métier

    Dean R. Koontz, Le rideau de ténèbres

    Kundera, La valse aux adieux

    Philippe Labro, L'étudiant étranger

    Gaston Leroux, Le fauteuil hanté

    Daphné (du) Maurier, Les Oiseaux

    Susan Minot, Crépuscule

    Vladimir Nabokov, La méprise

    Jean (d')Ormesson, Le rapport Gabriel

    Raymond Queneau, Exercices de style

    Jules Renard, Histoires naturelles

    Nathalie Sarraute, Les fruits d'or

    Nathalie Sarraute, L'ère du soupçon

    Alexandre Soljenitsyne, Une journée d'Ivan Denissovitch

    John Steinbeek, Des souris et des hommes

    Heinrich Steinfest, Requins d'eau douce

    Patrick Süskind, Le Parfum

    Fred Vargas, Debout les morts

    Fred Vargas, Temps Glaciaires

    Walt Whitman, Feuilles d'herbe

    Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux

     

    Les classiques dont je ne suis pas sûr de faire la chronique

    Balzac, Le père Goriot

    Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

    Emily Brontë, Les hauts de Hurle-Vent

    Dostoïevski, Les frères Karamazov

    Dostoïevski, Récits de la maison des morts

    Alexandre Dumas, Les trois mousquetaires

    Alain-Fournier, Le grand Meaulnes

    Ionesco, Rhinocéros

    Kafka, La nerthe au bagne et autres proses

    Kafka, Le procès

    Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être

    Lucrèce, De la nature

    Maupassant, Fort comme la mort

    Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

    George Orwell, 1984

    Rabelais, Pantagruel

    Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

    Shakespeare, Roméo et Juliette suivi de Le songe d'une nuit d'été

    Boris Vian, L'écume des jours

    Boris Vian, L'herbe rouge

    Voltaire, Dictionnaire philosophique (édition Alain Pons)

    Émile Zola, L'assommoir

     

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  • Yann Andréa Steiner


             

    Titre : Yann Andréa Steiner

    Auteure : Marguerite Duras

    Parution : 1992

    Édition lue : Folio

    SYNOPSIS

    « C’était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet.
    C’était l’été 80. L’été du vent et de la pluie. L’été de Gdansk. Celui de l’enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l’histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l’histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe.
    Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l’étage, le couloir, la porte. »

     

    C'est l'histoire d'un amour, d'un perchoir romantique d'où l'on voit la plage et l'étendue bleue. Un cadre tout à fait emportant que la couverture suggère magistralement à mon goût. C'est l'histoire d'une vie et de celle d'un autre, d'une autre et d'un autre, d'autres. Les vies qui sont des points depuis l'appartement.

    « Elle dit aussi que s'il n'y avait ni la mer ni l'amour personne n'écrirait des livres. »

    Bruits intempestifs alentours obligent, j'ai écouté de la musique en même temps que je lisais. J'ai écouté Cry Me a River de Julie London. J'ai mis longtemps à trouver une musique adéquate, mais quand je l'ai trouvée, elle ne s'est plus arrêtée de se répéter. Elle a donné du sens aux mots, c'est pourquoi je vous recommanderais presque de faire de même si d'aventure vous seriez pris de l'envie de lire Yann Andréa Steiner.

    « Qu'écrire pour moi, c'était comme pleurer. Qu'il n'y avait pas de livre joyeux sans indécence. Que le deuil devrait se porter comme s'il était à lui seul une civilisation, celle de toutes les mémoires de la mort décrétée par les hommes, quelle que soit sa nature, pénitentiaire ou guerrière. »

    Ce n'est pas une écriture que j'affectionne, mais je m'incline tout de même devant la beauté de certains passages, terrassé parfois par une sorte d'imminence poétique, omniprésente et toute pleine d'une espèce de joie mélancolique, d'un bonheur fade. Le cadre lui-même y participe.

    « Vous me demandez :
    — Où est-on ?
    — J'ai dit : À S.Thala.
    — Et après S.Thala ?
    J'ai dit qu'après S.Thala c'était encore S.Thala. C'est là. C'est là en effet que se trouve la ville de tout amour. »

    La déstructuration de la phrase me plaît beaucoup, mais j'ai eu l'impression de lire quelque chose que je ne comprenais pas et qui me donnait néanmoins l'illusion que je le comprenais. Je pense qu'il faut l'avoir lue, assez conséquemment, qu'il faut connaître son histoire personnelle*, et c'est bien dommage que j'aie dû le faire après ma lecture. Lecture qui ne m'a pas transcendé du reste. Cela se lit vite, ce qui compense, osé-je supposer. J'ai également eu le sentiment que l'auteure elle-même qualifiait son œuvre de tierce, relative, hasardeuse et entièrement  dépendante du reste. C'était tout de même sympathique. Sans plus, donc. J'ai tout de même été encouragé à explorer plus en profondeur son œuvre, ce à quoi j'essaierai de m'atteler.

    * Pour information, Yann Andréa n'est autre que son dernier compagnon dont elle parle très clairement dans cet ouvrage.

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  • Bonjour à tous les écrivaillons.

    Pour information, je participerai au camp NaNoWriMo (de National Novel Writing Month) qui commencera le 1er avril prochain. Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi il s'agit, c'est en quelque sorte une manière extrêmement efficace de prendre sa plume en mains en se donnant des objectifs, chose que l'on ne fait que difficilement soi-même, il faut bien se l'avouer. En effet, le but est d'écrire 50 000 mots en un mois, soit environ 170 pages et 1666 mots par jour (ça, ça calme). Un moyen assez brute de décoffrage de finir (ou d'écrire) son roman. Pour plus d'informations sur le sujet : http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Novel_Writing_Month

    Le camp est une ébauche pour la vraie NaNo qui se tient en temps normal en novembre. Le principe est néanmoins le même. C'est un test que je fais là ; l'idée de me forcer m'a toujours rebuté, mais j'ai envie d'essayer. Pas d'inquiétude : je continuerai les critiques à un rythme normal (sauf s'il m'arrive quelque chose... on ne sait jamais !). Je participe avec mon fourre-tout réaliste du moment, sous le pseudo de "Hmprf". Vous pouvez suivre mes aventures sur le site : http://campnanowrimo.org/campers/hmprf

    Et toi, tu comptes y participer, dis ? Ne sois pas timide : fais-nous partager ton profil !

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  • Et tu n'es pas revenu


             

    Titre : Et tu n'es pas revenu

    Auteures : Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon

    Parution : 2015

    Édition lue : Grasset

    SYNOPSIS

    « J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »

     

    Les souvenirs froids, les horreurs cachées dans la tête de Marceline Loridan-Ivens m'ont été révélées. Déportée à Drancy puis à Auschwitz-Birkenau, l'auteure, suppléée des deux mains de la journaliste Judith Perrignon, fait une lettre ouverte à son père, Salomon en France, Shloïsme en son cœur, qui lui n'en est jamais revenu.

    « Tu n'es pourtant pas mort pour la France. La France t'a envoyé vers la mort. Tu t'étais trompé sur elle. »

    C'est un livre d'une force émotionnelle extraordinaire. Le style est crû, on ne mâche pas ses mots dans ce qui semble être un aveu, quelque chose qui pèse dans un cœur meurtri par les camps et l'inhumanité d'un autre monde. L'horreur se mêle à cette forme — assez prononcée m'a-t-il semblé — d'inhumanité, même dans l'écriture ; je pense notamment aux passages dans lesquels elle dit avoir "assassiné" des gens, sans qu'on sente une fébrilité dans l'écriture, un scrupule attaché à la mémoire, car la survie seule comptait.

    « Survivre vous rend insupportables les larmes des autres. On pourrait s'y noyer. »

    Une histoire affreuse, quand on se rappelle la vie qu'elle s'est bâtie au sortir des camps, une vie d'actrice, de scénariste enjouée, ne parlant des numéros tatoués sur son bras que rarement, pour répondre à des questions. Et ces questions, peut-être est-ce là le pire, dans cette histoire... et ces questions ! Personne n'a compris ce que cette femme a vécu, ce qu'elle garde caché dans sa tête (tant d'abominations doivent s'y trouver !). Une histoire bouleversante.

    « Ce jour-là, sur le quai, il m'a juste dit, en me montrant discrètement son matricule : "J'étais à Auschwitz. Ne leur raconte pas, ils ne comprennent rien." »

    J'espère que les gens d'aujourd'hui comprennent, à présent. Qu'ils comprendront toujours autant. Qu'ils s'en souviendront tant que l'homme dominera, comme une bifurcation macabre, un chemin ténébreux que l'on doit éviter mais dont la présence ne doit jamais être oubliée. Oui, je pense que ces mots illustrent bien ma lecture. Un livre qui ne mâche pas ses mots.

    À lire, à relire et à ne pas oublier.

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